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L’influence des biais cognitifs dans la recherche d’emploi

Dans le parcours de la recherche d’emploi, les obstacles ne sont pas seulement externes, mais aussi internes. Certains biais cognitifs peuvent jouer un rôle déterminant. Analysons l’impact des trois biais psychologiques suivants : le biais de l’oubli de la fréquence de base, le biais de l’affaiblissement de l’affect, et le biais de l’influence continue. Ils peuvent tous influencer de manière significative la manière dont les personnes en recherche d’emploi perçoivent les opportunités et prennent leurs décisions.

1️⃣ Biais de l’oubli de la fréquence de base

Il s’agit d’un phénomène psychologique où les gens ont tendance à ignorer ou sous-estimer la fréquence de base (ou probabilité préalable) dans l’évaluation des probabilités d’événements. Ce biais peut conduire à des erreurs de jugement et affecter la prise de décision. Il peut amener les personnes éloignées de l’emploi à sous-estimer leurs chances de trouver un emploi. Par exemple, elles peuvent percevoir le marché du travail comme extrêmement compétitif et penser que leurs chances de réussite sont minimes, sans considérer les données concernant les opportunités disponibles qui correspondent à leurs compétences et expériences.

💥 Impact sur la recherche d’emploi :

  • Découragement basé sur des perceptions erronées de la compétitivité du marché.
  • Négligence des opportunités réelles en raison d’une focalisation sur des statistiques générales démotivantes.

2️⃣ Biais de l’affaiblissement de l’affect

Ce biais se rapporte à la diminution des émotions négatives associées aux souvenirs. Pour ceux qui ont vécu des expériences professionnelles négatives ou des échecs dans des tentatives précédentes de trouver un emploi, ce biais peut avoir un effet à double tranchant. D’une part, il peut aider à surmonter les expériences passées, et d’autre part, il peut conduire à sous-estimer les défis réels du marché du travail (ou à ne pas apprendre de ses erreurs passées).

💥 Impact sur la recherche d’emploi :

  • Réduction de l’anxiété liée aux échecs passés, favorisant une nouvelle tentative.
  • Risque de ne pas reconnaître et corriger les causes des échecs précédents.

3️⃣ Biais de l’influence continue

Ce biais se manifeste lorsque des informations ou des croyances erronées continuent d’influencer les décisions même après avoir été corrigées. Pour les personnes éloignées de l’emploi, des croyances fausses ou obsolètes sur le marché du travail ou sur leurs propres compétences peuvent continuer à influencer négativement leur recherche d’emploi, même si ces croyances ont été contestées ou corrigées par la suite.

💥 Impact sur la recherche d’emploi :

  • Persistance de croyances démotivantes, telles que « je ne suis pas assez qualifié » ou « il n’y a pas de travail dans mon domaine ».
  • Difficulté à intégrer de nouvelles informations qui pourraient aider dans la recherche d’emploi.

♟️ Stratégies pour surmonter ces biais

Pour les personnes éloignées de l’emploi, reconnaître et surmonter ces biais est crucial pour une recherche d’emploi efficace. Voici quelques stratégies :

  • Se tenir informé des tendances actuelles du marché du travail et améliorer ses compétences grâce à la formation (consulter les besoin en main-d’oeuvre : https://statistiques.pole-emploi.org/bmo et Data Emploi : https://dataemploi.pole-emploi.fr)
  • Travailler avec des professionnels pour une évaluation réaliste des opportunités et des défis.
  • Établir des contacts avec des personnes qui peuvent offrir des perspectives réalistes et des conseils pratiques.
  • Prendre du temps pour réfléchir objectivement sur ses expériences et apprendre de ses erreurs.

👩‍🦰 Le cas de Clara

Imaginons la situation de Clara qui a quitté le marché du travail pendant plusieurs années pour des raisons personnelles, et qui cherche maintenant à y retourner. Sa situation illustre comment le mélange des biais de l’oubli de la fréquence de base, de l’affaiblissement de l’affect, et de l’influence continue peut affecter sa recherche d’emploi.

🧠 Biais de l’oubli de la fréquence de base :

Clara commence sa recherche en consultant les offres d’emploi et remarque qu’il y a beaucoup de candidats pour chaque poste. Elle en conclut que le marché est extrêmement compétitif et que ses chances sont minces. Ce qu’elle ne prend pas en compte, c’est la fréquence de base : beaucoup de ces postes sont dans des domaines où elle peut avoir des compétences uniques ou des expériences différentes des autres candidats, ce qui peut augmenter ses chances.

🧠 Biais de l’affaiblissement de l’affect :

Clara se remémore une expérience négative qu’elle a eue dans son dernier emploi, mais avec le temps, les émotions négatives associées à cette expérience se sont estompées. Cette diminution des émotions négatives peut être bénéfique car elle réduit l’anxiété de Clara à l’idée de retourner travailler. Cependant, elle pourrait aussi négliger de tirer des leçons de cette expérience passée, comme la nécessité de fixer des limites claires en milieu de travail.

🧠 Biais de l’influence continue :

Malgré avoir suivi récemment une formation pour mettre à jour ses compétences, Clara reste influencée par une croyance ancienne selon laquelle ses compétences ne sont plus pertinentes pour le marché du travail actuel. Cette croyance persiste, même si elle a des preuves récentes qui démontrent le contraire, comme le succès de sa formation.

🤔 Conséquences sur sa recherche d’emploi

  • Clara sous-estime ses chances réelles d’obtenir un emploi et pourrait ne pas postuler à des postes pour lesquels elle est pourtant qualifiée, à cause d’une perception erronée du marché du travail.
  • En ne se rappelant pas pleinement les leçons de ses expériences négatives, elle risque de répéter les mêmes erreurs dans de futurs emplois.
  • La croyance persistante de Clara en l’obsolescence de ses compétences pourrait l’empêcher de se valoriser correctement et de saisir de nouvelles opportunités.

Pour améliorer sa recherche d’emploi, Clara pourrait reconnaître ces biais et les prendre en compte dans sa prise de décision. Elle gagnerait à faire une analyse plus objective du marché du travail, à réfléchir sur ses expériences passées pour en tirer des enseignements constructifs, et mettre à jour ses croyances sur ses compétences et sa valeur.

👉 Conclusion

La recherche d’emploi est un processus complexe, influencé non seulement par des facteurs externes tels que l’état du marché du travail et les opportunités disponibles, mais aussi par une série de biais psychologiques internes. Comme nous l’avons vu avec l’exemple de Clara, le biais de l’oubli de la fréquence de base, le biais de l’affaiblissement de l’affect, et le biais de l’influence continue peuvent tous jouer un rôle significatif dans la manière dont nous percevons nos chances de succès et prennons des décisions pour trouver un emploi.

Ces biais peuvent fausser la perception de la compétitivité du marché, influencer la manière dont les expériences passées sont traitées par notre intellect et intégrées dans nos souvenirs, et même maintenir des croyances dépassées qui entravent l’adaptation aux réalités actuelles du marché. Reconnaître l’existence et l’impact de ces biais est le premier pas vers une recherche d’emploi plus efficace.

Pour les personnes en recherche d’emploi, et en particulier pour les plus éloignées du marché, il est crucial de s’engager dans une auto-évaluation honnête, de s’informer continuellement sur les tendances actuelles du marché, et de chercher des conseils objectifs et des retours constructifs. Cela implique de remettre en question les perceptions initiales, d’apprendre activement de ses expériences passées, et de rester ouvert aux nouvelles informations et opportunités.

Published inBiais cognitifs

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